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Gorbatchev : « Le monde approche d’une ligne dangereuse » | Insolentiae

11 octobre 2016

La Russie s’est désengagée de l’accord PMDA signé en 2000 avec les USA  portant sur la démilitarisation des stock de plutonium. Les conditions pour la reprise de cet accord ont été placées par Poutine à un niveau notablement inadmissible par la partie étasunienne. Dans ce qui est présenté comme un ultimatum figure, par exemple, une  demande de remboursement de toutes les sommes perdues par la Russie du fait des embargos prononcés contre elle ! Que représentait cet accord pour que Poutine puisse se permettre d’interdire tout retour en arrière ? Charles Sannat nous dévoile une clé nécessaire à la compréhension de ces enjeux : l’approvisionnement des centrales nucléaires américaines (qui devait commencer en 2018 selon d’autres sources, ici).

Notons que la France est directement impliquée dans cette partie de billard à trois bandes : jamais l’uranium d’Areva en Afrique centrale n’aura été autant convoité. Avec tout ce que cela sous-entend sur le marché de la guérilla… Demain, l’uranium africain prendra gracieusement la direction de la côte est de l’Atlantique sous couvert de Boko Haram.

En agissant ainsi, Poutine renvoie la France dans ces cordes avec un message particulièrement grinçant sous forme de question perfide : qui sont, réellement, vos alliés naturels ?

Charles Sannat – 11 octobre 2016

Ce qu’il faut savoir c’est que malgré les sanctions à l’égard de la Russie, malgré les tensions en Syrie, malgré les relations diplomatiques en tout point exécrables, jusqu’à présent la Russie continuait à recycler son plutonium ET à en livrer après traitement aux États-Unis pour que cela serve de combustible aux centrales nucléaires américaines.

Vladimir Poutine vient de prendre pour la première fois une véritable mesure de rétorsion à l’égard des USA qui risquent de se trouver sans combustible bon marché. Cela est susceptible de peser également assez rapidement sur les cours de l’uranium sur lesquels vous pouvez spéculer avec de bonnes chances de profits à court terme.

Charles SANNAT

Situation en Syrie, terrorisme international, tensions dans les relations russo-américaines, essais nucléaires de la Corée du Nord : l’ex-dirigeant de l’URSS appelle à reprendre le dialogue pour éviter l’irréparable.

« Je pense que le monde s’est approché d’une ligne dangereuse. Je ne voudrais pas donner de recettes concrètes, mais je veux dire : il faut s’arrêter. Il faut reprendre le dialogue.

Sa cessation a constitué la plus grave erreur », estime Mikhaïl Gorbatchev. Selon lui, bien qu’il ne soit pas facile d’évoquer aujourd’hui la progression vers un monde sans armes nucléaires, cet objectif représente non pas une utopie, mais une nécessité.

À son avis, il est nécessaire de revenir sur les priorités principales : la réduction des armes nucléaires, la lutte contre le terrorisme, la prévention des catastrophes environnementales. « Devant de tels défis, tout le reste s’efface », a assuré M.Gorbatchev.

La semaine passée, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret portant sur la suspension de l’accord avec les États-Unis sur le recyclage du plutonium. Cette décision est liée à l’apparition « d’une menace à la stabilité stratégique suite aux actes inamicaux des États-Unis à l’encontre de la Russie », ainsi qu’à l’incapacité des États-Unis à respecter leurs propres engagements dans le domaine du recyclage du plutonium militaire.

En outre, mercredi dernier le premier ministre russe Dmitri Medvedev a signé un décret concernant la suspension de l’accord avec les États-Unis sur la coopération dans les secteurs nucléaires et de l’énergie. Selon le document, une telle décision a été prise en raison des restrictions américaines à la coopération avec la Russie dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Toutefois, Moscou s’est réservé le droit de relancer la coopération « lorsque cela sera justifié du point de vue du contexte général des relations avec les États-Unis ».

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